Corse, l’empereur contre-attaque…

La Corse comme on ne l’attendait pas. Il suffit de quelques jours pour parcourir l’île de beauté et apprécier dans sa globalité les paysages variés qu’elle nous offre : montagnes, plages, falaises… cependant, d’une extrémité à l’autre, entre terre et mer, l’île se garde bien de dévoiler toutes ses richesses au premier venu.
Prêts à être conquis à nouveau !

Embarquement à l’aéroport de Caen-Carpiquet à 10h30. Après seulement 2h30 de traversée de la France nous arrivons sur le tarmac de l’aéroport Napoléon Bonaparte d’Ajaccio pour une semaine sur l’île. Et c’est un temps couvert et pluvieux qui nous attend. Pas de quoi réfréner notre envie de célébrer notre semaine de vacances dans un des nombreux restaurants qui bordent le port d’Ajaccio (restaurant : La voile bleue). 

Nous consacrons ensuite l’après-midi à la visite de la cité portuaire : tout d’abord direction le long du port d’Ajaccio pour y voir l’un des plus gros paquebots du monde avant de continuer la balade dans les rues de la ville de Napoléon où se trouve d’ailleurs l’incontournable Casa Bonaparte mais aussi la Place Foch, la Place de Gaulle ou encore la Cathédrale Santa Maria Assunta. Nous capitulons face à la météo et décidons de nous diriger à l’ouest d’Ajaccio, à 30 minutes environ, vers le site exceptionnel des Îles sanguinaires et de la Tour de la Parata pour une balade au grand air. Les vents de bord de mer sont violents et ne laissent pas l’occasion aux nuages de pluie de s’y installer. 18h, nous quittons le site pour nous rendre de l’autre côté de l’île, à Ghisonaccia et plus précisément au camping Marina d’Erba Rossa où nous séjournons en chalet. 3 heures de trajet au coeur des terres dans un décor saisissant de forêt, de rivières, de roches, de routes plus sinueuses les unes que les autres. Une traversée d’ouest en est de la Corse, où les nuages côtoient les montagnes et où le partage de la route se fait avec vaches et sangliers en liberté.

Jour 2. Nous partons découvrir la rivière Solenzara, qui coule dans les départements à la fois de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud. Un endroit sauvage, entre roches et pins, où il suffit de parcourir quelques mètres pour arriver à piscine naturelle d’un vert émeraude. Il suffit également de très peu de temps avant que la pluie ne nous rattrape. Décidément. Nous continuons notre route sur la D268, changeons de département, faisons un détour par la Quenza, sommes à nouveau entourés par les hauts sommets des Aiguilles de Bavella, avant d’atteindre la plage de Canella pour une pause sur son sable fin et blanc jusqu’à ce que les gouttes nous parviennent une heure après notre arrivée. Un vrai jeu du chat et de la souris.

Jour 3. Nous décidons de partir faire une randonnée au Lac du mélo. Ce lac est situé dans la haute vallée de la Restonica à une dizaine de kilomètres de la ville de Corte que nous avons prévu de visiter au cours de la semaine. À notre arrivée, nous voyons de la neige sur les sommets et quelques restes de l’hiver à notre altitude. Finalement, cela sera pas une aussi facile randonnée que prévue. Nous attaquons le sentier et traversons quelques cours d’eau dû à la fonte des neiges. La randonnée doit durée 2h30. À la moitié du chemin, nous avons les baskets trempés car les cours d’eau sont des plus en plus imposants. Lorsque nous demandons à un randonneur si nous sommes encore loin, il nous signale que le chemin d’accès au lac est complètement enneigé (jusqu’au genoux, eux-même ayant fait demi-tour). En bons touristes que nous sommes (en baskets, short et sans ravitaillement) nous n’avons clairement pas l’équipement adapté et décidons d’abandonner l’ascension. Et nous voilà retraversant les cours d’eau pour une balade dont nous nous souviendrons longtemps.

Nous profitons tout de même du site de la vallée à notre retour, le soleil est présent pour faire sécher chaussures et chaussettes avant de reprendre les routes escarpées de montagne où une multitude de piscines naturelles et de gros rochers se situent en contrebas (et tout le long) de la route. Nous nous y arrêtons pour le déjeuner. Après un sandwich sur le pouce en compagnie d’un lézard peu craintif, nous passons la majeure partie de l’après-midi à flâner sur les rochers, écouter et regarder l’eau fraîche s’écouler avec l’odeur enivrante des pins pour un remarquable moment de détente en pleine nature. Un bonheur pour les sens. 16h. Nous reprenons la route dans les terres, direction Corte, capitale historique et culturelle de la Corse. Corte vaut véritablement le détour, c’est selon nous la plus belle ville de Haute-Corse ! En arrivant, il est impossible de manquer le cadre saisissant de la citadelle et du château perchés sur un piton rocheux de 400 mètres d’altitude. Coup de coeur assuré sur cette vue. En stationnant dans la ville haute, il est possible (et plutôt sportif) de remonter les ruelles pittoresques jusqu’au belvédère qui nous montre la petite étendue du reste de la ville, Corte étant avant tout une ville estudiantine qui abrite la seule université de l’île. À l’intérieur du centre ville se dégage l’atmosphère d’un temps figé depuis des siècles, nous sommes au mois de mai et la saison touristique n’a pas commencée. Il est agréable de se balader dans les ruelles désertes, de papillonner dans les commerces et de visiter la typique église de l’Annonciation. Après l’effort vient le réconfort, nous profitons d’une glace en terrasse avant de rentrer à Ghisonaccia. Pour finir cette journée en beauté, nous pique-niquons sur la plage à deux pas du camping.

Jour 4. 1h40 de route au nord. À la conquête de Bastia… en petit train ! Rien de mieux pour découvrir la ville que d’en faire le tour en petit train touristique et celui de Bastia offre davantage qu’un petit parcours instruisant : après une remontée dans le temps jusqu’à la citadelle génoise en train, un parcours pédestre (en petit groupe accompagné d’une guide et d’une durée d’environ une heure en empruntant les ruelles ancestrales du centre historique) nous permet de découvrir les principales splendeurs de la ville : l’église Saint Jean Baptiste, la citadelle, le palais des Gouverneurs, la cathédrale Sainte Marie, le Mantinum. Nous redescendons ensuite en longeant la rue Napoléon, artère commerçante de la ville, jusqu’à la rue des terrasses pour arriver sur le Vieux- Port, l’un des quartiers les plus typiques de la ville avant de rejoindre l’incroyable place Saint-Nicolas, théâtre de nombreuses animations et d’alléchants commerces.

Jour 5. À plus de la moitié de nos vacances, sous un grand ciel bleu et des températures de saison, enfin ! Le soleil ne semble plus nous faire faux-bond. Après la journée à la découverte de Bastia ce sera journée repos à la plage.

Jour 6. 1h30 du route au sud. Nous voilà arrivés près de Bonifacio, à la plage de Pantiarella ? pour une matinée sportive en kayak de mer, une première pour nous. On pagaie, on pagaie… et avec le vent de dos nous décidons de longer les côtes qui donnent sur le petit archipel, nous faisons une pause baignade pour profiter en tout quiétude de la belle plage du Petit Sperone, complètement déserte, avant de reprendre notre petit tour et de poursuivre vers l’île Piana où nous marquons un arrêt déjeuner. Un îlot inhabité de l’archipel des Lavezzi en Corse-du-Sud, enfin pas totalement inhabité… des dizaines de mouettes reluquent notre déjeuner et un drone sorti d’on-ne-sait-où fait également son entrée dans le paysage. De retour sur la terre ferme, nous prenons la route direction les falaises non loin de Bonifacio. Le paysage est captivant, tout comme la hauteur des falaises. Incroyable de penser qu’une partie de la ville (visible depuis cet endroit) est ainsi bâtie à flanc de falaises.

La ville de Bonifacio est un autre de nos coups de coeur. Nous arrivons sur les coups de 15h45 et pour continuer sur notre lancée sportive, nous attaquons notre visite de la capitale pittoresque par l’escalier du Roy d’Aragon et ses 187 marches toutes aussi irrégulières les unes que les autres. Une expérience insolite entre le décor exceptionnel des reflets du soleil qui scintillent sur une eau bleue à perte de vue et la prise de conscience de se savoir le long d’un chemin creusé dans la falaise. Nous sommes seuls ou presque, ce qui nous laisse la chance incroyable de profiter pleinement du tableau qui se dessine sous nos yeux. Après l’effort le réconfort et c’est après une bonne limonade fraîche que nous partons vers le bastion de l’Étendard, le second lieu de visite emblématique de la ville. Notre attention se porte sur le jardin de Paysages et ses 10 points de vue pour contempler les vues plongeantes sur le port et les panoramas sensationnels sur les falaises et la Sardaigne. Nous terminons l’après-midi en déambulant dans les ruelles de Bonifacio. Sur la route qui nous ramène au camping, nous faisons un détour par la plage de Favone pour observer le coucher du soleil.

Avant dernier-jour. Nouvelle et dernière journée plage au soleil. Après tout, c’est aussi ça les vacances. Décollage à 7h30 le lendemain matin de l’aéroport d’Ajaccio pour une arrivée à Caen-Carpiquet à 10h du matin.

On en retient : la météo capricieuse du début de séjour - l’humidité dans le chalet - de la neige en été - les routes de montagnes et la vie sauvage.

13/20.05 / 18
8 jours – 7 nuits 

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